la méthode ZERMATI - PART2
Le set-point est indépendant de la nature des aliments consommés et de l'activité physique.
L'une des forces du système de régulation, c'est qu'il semble aussi
être relativement indépendant de la nature des aliments consommés par
l'individu. Votre poids ne dépendrait pratiquement pas du fait que vous
ayez une alimentation plutôt riche en glucides ou en lipides. C'est ce
que tendent à démontrer les expériences sur les aliments allégés qui
laissent penser qu'il serait bien inutile de vouloir tromper son
organisme.
— L'allégement en sucre. Une enquête réalisée auprès de 78 694
Américaines de toute corpulence, a montré que les utilisatrices de
produits édulcorés avaient pris plus de poids au cours de l'étude que
les non-utilisatrices. Les études des physiologistes ont permis de
comprendre que si les consommations d'édulcorant répondaient à des
situations de faim, donc de besoins métaboliques, elles étaient, dans
ce cas, intégralement compensées lors des repas suivants. En revanche,
quand ces consommations répondaient à prises alimentaires sans faim, la
compensation devenait très aléatoire. Ces études ont permis de conclure
que dans le cadre d'une alimentation libre, l'utilisation d'édulcorant
s'avère inefficace sur la perte de poids.
— L'allégement en graisse. La plupart des études montrent qu'un
allégement lipidique provoque une diminution non compensée de la
consommation de lipides. En revanche, la diminution calorique qu'elle
entraîne semble assez bien compensée par une surconsommation de
glucides et parfois même de protéines. Si bien, que si la composition
de l'alimentation se trouve modifiée, le niveau calorique global reste
souvent inchangé et ne permet pas d'obtenir une perte de poids
significative. Ainsi, des femmes ayant consommées une alimentation
allégée en lipides pendant deux ans ont perdu 3,2 kg pendant les six
premiers mois de l'expérimentation. Au bout de deux ans, cette perte de
poids n'était plus que de 1,9 kg. Ce faible amaigrissement avait
pourtant été obtenu avec une alimentation ne comportant plus que 22,8 %
de lipides. Ces résultats confirment les observations réalisées aux
Etats-Unis où l'on voit le poids moyen de la population augmenter
simultanément avec une baisse générale de la consommation de graisse.
Toujours chez des volontaires américains, une tendance à s'accorder une
petite récompense en contrepartie de la consommation d'aliments de
régime, mais " bons pour la santé ", a été mise en évidence semble
pouvoir expliquer l'échec de l'allégement lipidique. De la même
manière, dans une étude épidémiologique française réalisée sur des
hommes, l'utilisation de produits allégés en graisse ne s'accompagnait
pas d'une réduction de la ration énergétique, mais au contraire, d'une
consommation significativement plus élevée de sucre, biscuits,
chocolat, miel et autres produits sucrés.
Avant
de vous exposer la pratique, je pense nécessaire de préciser quelques
notions. En premier lieu, il est important de ne pas confondre
l'approche biopsychosensorielle avec une méthode amaigrissante. Il
s'agit d'un modèle explicatif de la régulation du poids. La pratique
qui en est issu permet à l'individu de retrouver son set-point, le
poids pour lequel il est génétiquement programmé. Et par conséquent, le
seul poids qu'il lui soit possible de maintenir spontanément sans se
restreindre. Autrement dit, pour passer au-dessous de ce poids, le
sujet devra accepter de manger moins qu'il n'a faim et, par conséquent,
de s'affamer le reste de sa vie. La plupart des gens sont capables de
le supporter plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Puis très vite
se remettent à manger à leur faim et reprennent du poids, décrivant le
fameux effet yoyo. Les rares personnes parvenant à s'affamer plus
longuement payent à leur poids un tribut psychologique et physique dont
elles n'avaient sans doute pas mesuré à l'avance toutes les
conséquences.
Ainsi l'approche bio-psychosensorielle permettra à ceux qui se trouvent
au-dessus de leur set-point de maigrir. Ceux qui se trouvent
en-dessous, grossiront. Et ceux qui se trouvent déjà à leur set-point
ne changeront pas de poids. Tous tenteront de se réconcilier avec
eux-même. La démarche que nous allons entreprendre vous permettra de
situer votre poids actuel par rapport à votre set-point, sachant que ce
dernier ne correspondra pas obligatoirement au poids que vous
souhaiteriez atteindre. Et que le fait de conserver quelques rondeurs,
voire même un important surpoids n'est pas la preuve que l'on peut
encore maigrir sans affamer son corps.
En second lieu, la restriction cognitive est un puissant agent
dérégulateur des sensations alimentaires. Mais elle n'est pas le seul.
La relation avec la nourriture produit des émotions plus fortes que les
sensations alimentaires. Cette relation, qui autrefois était peut-être
sereine, s'est progressivement dégradé en même temps que l'individu a
voulu se servir de ses aliments pour transformer son corps. Pourquoi
est-il si insupportable de ne pas posséder un corps conforme à ce qu'on
en attend ? Voilà qui nous poussera à nous interroger sur la relation
avec le corps. En quoi notre corps nous situe-t-il par rapport aux
autres ? Voilà qui nous poussera à nous interroger sur l'utilisation
que nous faisons de notre corps dans les relations que nous entretenons
avec les Autres ? Bien sûr, au-delà du corps ou de la nourriture,
chacun possède une histoire personnelle qui peut aussi générer des
émotions dérégulatrices. Mais nous n'explorerons pas ces voies qui sont
trop affaires individuelles.
Enfin, en dernier lieu, quelques mots sur les principes de la perte de
poids. Pour maigrir, tous les nutritionnistes sont au moins d'accord
sur un point, il n'existe pas d'autres moyens que de manger moins. Il
ne s'agit pas de manger ni mieux ni autrement mais tout simplement
moins de calories.
Jusqu'ici, pour y parvenir, on peut affirmer, sans risque de se
tromper, que tout a été essayé, y compris la ligature des mâchoires.
Mais au bout du compte, tout se résume simplement à ceux qui ont
préconisé de retirer les glucides et à ceux qui ont préconisé de
retirer les lipides. Force est de constater que quoique l'on retire les
résultats sont rigoureusement identiques. Tout le monde maigrit. Ou
presque. Car si, en effet, manger moins est une condition nécessaire
pour tout le monde, elle ne semble pas toujours suffisante pour
certains. Pour manger moins, les régimes imposent leurs règles :
limiter les quantités, réduire ou supprimer telle catégorie d'aliments,
respecter un nombre déterminé de repas, ne pas manger entre les repas,
attribuer des points aux aliments, ne pas mélanger certains aliments
entre-eux, etc. Finalement, soyez-en assurés, tout cela ne sert qu'à
faire manger moins de calories, quoiqu'en disent les promoteurs de
chaque méthode. Et tout cela revient à préconiser du contrôle et de la
restriction cognitive, dont nous avons vu les effets.
Soyons honnêtes et reconnaissons-le d'emblée : nous aussi, nous
tenterons de manger moins. Cela suppose donc de répondre à quelques
questions :
— Est-il possible de manger moins ?
Oui, il est possible de moins manger quand on mange plus que sa faim.
Ceux qui se nourrissent à leur faim, ne pourront pas réduire sauf à
s'affamer. Ce qui, sur une longue durée, n'est pas une solution
envisageable. La première étape consistera donc à s'assurer de
l'exactitude des sensations que l'on perçoit. Vous verrez que les
choses ne sont toujours aussi évidentes qu'elles le paraissent.
— Est-ce possible sans que cela ne devienne de la restriction cognitive ?
La restriction cognitive suppose que l'on instaure un contrôle
volontaire dans sa manière de manger et que l'on s'en remette à des
règles externes (prendre trois repas par jour, ne pas en sauter,
limiter les aliments gras, etc). Or, tel n'est pas le cas de l'approche
bio-psychosensorielle qui se propose de restaurer les capacités de
régulation de l'individu. Le rendant ainsi apte à manger ce qu'il veut
en se fiant à un système physiologique inconscient fondé sur des
repères internes (faim, rassasiement, satiété) et capable d'ajuster les
apports caloriques aux dépenses énergétiques.
— Et si cela est possible, qu'allons-nous retirer ?
Plutôt que de retirer arbitrairement tel ou tel aliment, nous
retirerons ceux qui sont objectivement en trop. C'est-à-dire, ceux qui
sont consommés sans faim. Nous retirerons les aliments dont nous
n'avons pas besoin. J'entends déjà vos objections : « On ne mange pas
seulement quand on a faim », « Que faites-vous de la gourmandise ? »,
etc. Je sais tout cela et je vous promets que nous examinerons toutes
ces situations plus loin.
Pour conclure, je dirai enfin qu'ici nos objectifs sont très ambitieux.
Il ne s'agit pas seulement de maigrir (vous savez déjà le faire), mais
de se guérir d'un vrai problème. Vous devrez donc accepter de vous
accorder le temps de cette guérison. Cette approche vous permettra de
découvrir la vérité de votre poids. Celui pour lequel vous avez été
programmé génétiquement, le seul que vous pourrez maintenir sans vous
affamer. Rien ne dit que cette vérité vous fera plaisir. Si vous vous
sentez incapable de l'affronter, il est encore temps d'arrêter votre
lecture et de vous rabattre sur un bon vieux régime.
Nous allons donc procéder en trois étapes. Les deux premières nous
ferons travailler sur la relation avec la nourriture et la troisième
nous fera sortir du champ de la nourriture et aborder le problème de
ces émotions qui font manger.
source: http://www.forums.supertoinette.com/recettes.php?p=2968519#2968519